Et demain, plus de prévention...
Pour réduire les risques, existe-t-il plus efficace que la prévention ? En la matière, la France a encore une marge de progression : « En santé, 95 ou 96% du budget est destiné aux soins individuels et le reste à la prévention. Or, les pays qui ont des politiques plus ambitieuses en matière de prévention y consacrent plus de 10% de leur investissement en santé », rapporte un article de The Conversation.
Tricky changera-t-il la donne ? On ne parle pas ici de l'icône du trip hop britannique, mais d’une entreprise qui s’est concentrée sur l’apprentissage et la prévention expérientielle. Son innovation ? Un Escape Game santé ! La méthodologie repose sur de la sensibilisation aux dangers et à l’auto-évaluation des troubles d’anxiété ou dépressifs. « La prévention est consommée par ceux qui en ont le moins besoin. L'idée, c'est d'aller chercher un nouveau public, en difficulté, qui n'est pas en priorisation de la prévention », explique David Labrosse, médecin et fondateur de Tricky.

Les conséquences de la pandémie sur notre santé mentale se font déjà sentir en France et partout ailleurs dans le monde. Politico rapporte une étude qui en dit long sur cette épée de Damoclès, qui pourrait, à court terme, nous coûter cher : les universités de Nîmes et d’Aix-Marseille ont mené une enquête, recueillant plus de 3.700 témoignages d’individus âgés de 18 à 87 ans. Et les résultats sont glaçants : 78% des personnes interrogées présentent les signes d’un syndrome dépressif léger à modéré. Au Canada, on prend ça plutôt au sérieux avec Inkblottherapy. La startup propose des soins et des services accessibles en santé mentale à destination des salariés et des particuliers. Conseils, vidéo-consultations, suivis alimentés par une IA… Inkblottherapy a pensé à tout ! C’est en réalisant que certains patients venaient de très loin que le Dr Arash Zohoor a décidé de créer cette plateforme pour rendre les soins de santé mentale plus accessibles.
Et demain, anticiper tous les risques ?
Saviez-vous que 80% des entreprises sont en quête de nouvelles couvertures du risque climatique ? Après la pandémie et la tempête Alex, rien d’étonnant, pensez-vous ! À ce propos, la Nouvelle-Zélande a frappé très fort en annonçant être le premier pays au monde à exiger du secteur financier une totale transparence des risques climatiques. Si tous les pays ne se dotent pas d’une politique aussi volontariste, ils peuvent s’appuyer sur des technologies toujours plus pointues pour anticiper les risques. Des données qui valent de l’or pour les entreprises et les assureurs !

Il fallait bien une levée de fonds de 15,5 millions d’euros pour aider les entreprises à évaluer les risques climatiques ! C’est la nouvelle trésorerie de Descartes Underwriting, une jeune pousse française qui permet de récupérer des données afin de modéliser les risques climatiques. Ses accords avec la NASA ou encore l’agence spatiale européenne lui permettent par exemple de déterminer quelle sera la taille, la vitesse et la fréquence des grêlons ! Toujours en France, TeleScop, une startup montpelliéraine spécialisée dans les services en télédétection spatiale se lance, aussi, dans la prévention environnementale ! Bref, il y a du monde au portillon de la prévention…
Et demain, Minority Report dans nos villes ? Pas de précogs (ces humains mutants qui peuvent prédire les crimes à venir grâce à leur don de précognition) à Bellevue, dans l’état de Washington, mais de l’analyse vidéo et de l’IA en pagaille pour prévenir des risques d’accidents de la route. La ville a analysé 40 intersections à travers la ville et a déterminé 20 000 potentiels conflits. « Historiquement, il faut plus de cinq ans pour qu'un modèle de sécurité routière émerge. Nous sommes capables de compresser cinq ans en une semaine », a déclaré Franz Loewenherz, principal planificateur des transports pour la ville de Bellevue. Une politique de sécurité routière qui s’inscrit dans le mouvement impulsé il y a quelques années par la Suède « Vision Zéro ». Et demain, la fin des accidents de la route ?
Ils se répètent désormais chaque été avec son lot de conséquences sur les ainés et l’agriculture… on parle bien sûr des épisodes de canicule, autre effet du réchauffement climatique. 50° en Californie, 20° en Antarctique et en Grèce, en Turquie et en Israël, on a littéralement suffoqué ! De quoi créer une couverture canicule ? Les assureurs y travaillent en ce moment même ! Avec de lourdes questions ! Et pour cause, les acteurs doivent déterminer quels seront les coûts de cette chaleur et que couvrir : la fermeture des aéroports et des transports en commun ou la perte d’un emploi ? Et puis, qui va payer la facture ? Les pays les plus riches ayant produit le plus d’émissions ? À suivre donc…

Et demain, moins de discriminations ?
Le 13 août dernier, les assureurs américains ont décidé de regarder en face une problématique qui pèse lourd dans l’industrie outre-Atlantique : le racisme. « Les morts inutiles d'Ahmaud Arbery, Breonna Taylor et George Floyd ont conduit à un mouvement sur l'égalité raciale, que nous ne pouvons ignorer », a affirmé le président de la NAIC (National Association of Insurance Commissioners : organisme américain de normalisation et de soutien réglementaire). Et demain, moins de discriminations de genre, d’âge et d'ethnie dans le secteur ?
En la matière, on peut compter sur l’aide de Pega. Le géant informatique spécialisé dans la gestion de la relation client et de processus métier a récemment lancé l’outil Ethical Bias Check. Il était temps ! Cet été d’ailleurs, en France, le défenseur des droits et la Cnil ont tapé du poing sur la table et demandé un effort collectif pour mettre fin aux biais discriminatoires face à l’utilisation accrue des algorithmes dans tous les secteurs. L’outil de Pega se concentre sur l’analyse prédictive pour simuler les résultats escomptés de l’IA et reçoit une alerte si cette dernière stigmatise certaines populations. Ainsi, les équipes peuvent reconnaître l’IA incriminée et rectifier le tir.

Lloyd’s aussi cherche à battre en brèche le sexisme ! Le colosse britannique veut montrer patte blanche après des problèmes de harcèlement sexuel avec un objectif de 20% de femmes dans les conseils d’administration et les comités exécutifs de ses membres. Lloyd’s, qui a pris un savon de la part des régulateurs anglais, vise même la parité pour cette décennie et s’excuse de son rôle « honteux » dans la traite des esclaves de l’Atlantique aux XVIIIe et XIXe siècles. Et demain, même une banque et assureur de 330 ans pourra changer ses pratiques pour le bien de tous et toutes.
Et demain, tout le monde pourra emprunter et être assuré ? Y compris les personnes malades ? C’est la philosophie de la Convention Aeras, un dispositif qui permet aux individus en mauvaise santé de s’assurer et d'emprunter malgré un risque aggravé de santé. La région Île-de-France consolide le programme en prenant à sa charge le coût supplémentaire demandé pour assurer leur prêt à cause de leur état de santé. Parmi les maladies concernées figurent l’infection par le VIH, les formes graves du cancer du sein et de la prostate, les leucémies, les hépatites virales chroniques ou la mucoviscidose. Et demain, on ira plus loin sur le droit à l’oubli pour les rescapés du cancer ?
Et demain, plus d’innovation !
Innover, ça, les acteurs de l’assurance n’ont pas le choix face au dynamisme des AssurTech. C’est l’occasion pour eux d’explorer le champ de l’open innovation ou encore de l’innovation sociale, car nous savons désormais que la crise aura de lourdes conséquences sur la santé et la précarisation des individus. Et demain, on anticipera les besoins des bénéficiaires pour vraiment leur être utile ?
L’innovation ? Et demain, on en fera plus sans les associations ? Elles sont au plus près des personnes fragiles, peuvent partager des bonnes pratiques en matière de santé et ont une connaissance terrain inestimable. Il n’en fallait pas plus pour que Prevent2Care Lab les intègre dans son programme ! L’accélérateur de la prévention santé, porté par Fondation Ramsay Santé et Pfizer Innovation France, a pour ambition de switcher notre modèle vers un modèle de santé préventif. Et cette année, on vise des synergies entre associations et startups pour avancer sur l’éducation des jeunes publics aux « bonnes pratiques » en matière de santé. Parce que prendre soin de soi le plus tôt possible peut vraiment, vraiment tout changer…

Accompagner, gratuitement et de façon personnalisée, 5,5 millions de sociétaires et adhérents en période de crise sanitaire ? Même pas peur pour la Macif qui a lancé « Macif Solidarité Coups Durs » ! Ce programme exceptionnel permet d’apporter une aide concrète aux bénéficiaires indépendamment de tout contrat d’assurance et financier et au mutualiste de magnifier ses valeurs et sa raison d’être : « Protéger le présent et permettre l’avenir ». Et demain, ceux qui peuvent aider les autres ne manqueront plus jamais d’assurance !
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