Signé en avril 2016, l’Accord de Paris posait les jalons de la lutte contre le changement climatique. L’objectif ? Limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degrés, et atteindre la neutralité carbone dès 2050.
Comprendre la neutralité carbone
La neutralité climatique, c’est l’équilibre entre le carbone que l’on émet, et celui que l’atmosphère est capable d’absorber naturellement, grâce à des “puits de carbone”. Chaque année, ces puits naturels, parmi lesquels on trouve les forêts, les océans ou encore les sols, viennent à bout de 9,5 à 11 gigatonnes de CO2. Le problème est que ces chiffres sont bien insuffisants pour pallier l’activité humaine. En 2019, pas moins de 38 gigatonnes de CO2 ont été émises au niveau mondial.
Le principe de compensation
De grandes entreprises ont compris qu’elles avaient un rôle à jouer pour réduire cet écart, et à terme le renverser. Amazon, Orange, Total, EDF, EasyJet ou encore Microsoft se sont par exemple engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Pour y parvenir, la première méthode est celle de la compensation carbone, réglementée ou volontaire. Elle consiste à créer de nouveaux puits, en nombre suffisant pour qu’ils puissent compenser la quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère.
Le système réglementé est encadré par l’Etat, et on l’appelle plus communément “le marché du carbone”. S’il semble à première vue obscur, le principe est en fait très simple. Chaque entreprise bénéficie d’un certain nombre de crédits par an, un crédit équivalent à une tonne de CO2 rejetée. Si elle n’a pas consommé tous ses crédits à la fin de l’année, elle peut les revendre. Si elle n’en possède pas suffisamment, elle devra alors financer des projets de réduction d’émission de gaz à effet de serre, pour compenser son empreinte négative sur la planète. C’est le fameux “droit à polluer”.

Le système volontaire, lui, concerne les particuliers, petites ou moyennes entreprises et collectivités locales. Il n’est pas régulé, bien qu’il existe des labels indépendants comme celui de la WWF. Chacun définit par quels moyens et à quel niveau il souhaite compenser son activité : en plantant des arbres, en investissant dans des énergies vertes, etc.
La compensation carbone est parfois pointée du doigt, car elle ne permet pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre de façon durable. Des organisations spécialisées dans la vente de crédits carbone aux entreprises voient même la demande augmenter. Des spécialistes regrettent aussi que certains projets de compensation soient trop peu encadrés, et trop peu efficaces. L’autre solution est de diminuer ses émissions de CO2.
Comment réduire ses émissions de CO2 ?
Au HuffPost, les équipes se sont notamment penchées sur leur “bilan carbone numérique”. Lauren Provost, directrice de la rédaction, détaille l’expérience dans un post Linkedin. « Le numérique n’a rien d’“immatériel”. Le secteur dans lequel nous travaillons serait responsable aujourd’hui de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale », explique-t-elle. En partenariat avec Engie, le média a mené des opérations de sensibilisation au sein de sa rédaction. Elle a entamé une réflexion sur son matériel informatique, s’intéressant par exemple à leurs indices de réparabilité, « à prendre en compte dans l’achat et le renouvellement » des appareils. Le site web a été optimisé pour économiser des ressources serveur, et un audit de l’empreinte carbone de l’entreprise par une société de conseil est prévu très prochainement, afin d’évaluer les premières retombées de l’opération.

Au terme de leurs efforts, des entreprises sont parvenues à la neutralité carbone. Le groupe La Poste fait partie des pionniers en France : en 2019, il est devenu entièrement neutre, se plaçant dans le top 5 mondial des meilleurs élèves en la matière. Pour en arriver là, l’entreprise a dû repenser l’intégralité de son fonctionnement. Elle possède aujourd’hui la plus grande flotte de véhicules électriques au monde (37 000 véhicules au total), et se fournit exclusivement en électricité durable. Elle utilise également le principe de la compensation, en investissant dans des projets écologiques à l’international… et prouve que la neutralité carbone n’est pas une utopie, mais bel et bien un objectif atteignable.
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