Beauté durable, beauté sans déchet, beauté engagée, beauté inclusive, beauté maison, beauté virtuelle… Le secteur se réinvente chaque jour. Tour d’horizon en 15 initiatives.
Beauté à impact
Un consommateur averti en vaut deux et en la matière, le réflexe "écoscore" s’ancre durablement dans les habitudes. À cette attente renforcée de transparence et de clarté, le secteur cosmétique ne déroge pas. L’industrie se met donc en ordre de marche pour parler d’un langage commun et développer son propre indice, croisant différents critères pour évaluer l’impact des formulations, packaging, transport, etc. Lancée en septembre 2021 par L’Oréal, Henkel, LVMH, Natura&Co et Unilever, le consortium EcoBeautyScore compte désormais 36 acteurs de la filière. Accompagné du cabinet de conseil Quantis et d’un panel d’experts indépendants, un premier prototype devrait voir le jour début 2023.
120 milliards. C’est, selon Zero Waste Europe, le nombre d’unités d’emballages plastiques utilisés par le secteur des cosmétiques et produits de toilette chaque année dans le monde. Pour lutter contre ce fléau, outre l’essor du vrac ou du waterless, les initiatives se multiplient : Plastic Act lancé par la Fédération des entreprises de la beauté afin de réduire de 15% les quantités utilisées à horizon 2025, Zero Waste Pledge signé par cinq marques de cosmétiques internationales (REN Clean Skincare, Biossance, Caudalie, Herbivore, Youth to the People) qui s’engagent à devenir zéro déchet à la même date, programme de réutilisation Re lancé par la marque écossaise Beauty Kitchen.

Mais l’innovation se joue aussi côté matériaux, comme la startup anglaise ShellWorks, qui crée des biopolymères à base de carapaces de homards recyclés ou prédigérés par des micro-organismes. Toujours au Royaume-Uni, la jeune pousse UpCircle Beauty se joue de tous les codes pour fabriquer ses produits de beauté à base de déchets : marc de café, noyaux d’olive… tandis qu’en France, Rose Pirate veut redonner vie à nos vieux tubes de rouges à lèvres, et Ensème récupère des résidus de l’agroalimentaire pour sa beauté upcyclée.
Tout pour mon skincare
Afficher une peau éclatante n’est pas une nouveauté dans nos wish lists beauté. Mais aujourd’hui, l’épiderme parfait s’affiche comme le nouveau Graal : sur TikTok, le hashtag skintok rassemble plus de 1,8 milliard de vues. Autant dire que les routines et autres hacks destinés au skincare continueront à avoir le vent en poupe.
Côté DIY, on abandonne sa touillette et ses petits bols pour passer au robot cosmétique avec le Beauty Mix. Un petit appareil, créé par une jeune entreprise française, qui chauffe et mélange les ingrédients nécessaires à la fabrication de crèmes, gommages, dentifrices… Avec son app et sa balance de précision. Une fois fabriquées, vous pourrez garder vos préparations au frais grâce au Beautigloo, un coffret beauté réfrigéré qui, en plus d’être pensé en France, est aussi fabriqué dans notre pays. La start-up a levé 2,7 millions d’euros pour soutenir production et développement.

Parmi les petites marques qui montent, Degaine Care est pile dans l’époque : sa créatrice Agnès Sanso veut déconstruire les représentations, normaliser les problèmes de peaux, et aider à une meilleure santé mentale. Sa gamme est vegan, écoresponsable et fabriquée à la demande, grâce à un système de pré-commandes.
Et pourquoi ne pas entraîner les muscles de son visage comme ceux de son corps ? Telle est la promesse des tenants du yoga du visage et du face fitness. Automassages, exercices, avec les mains ou au moyen d’outils ad hoc tels que les rollers ou les guashas… Sur ce créneau, citons les Anglais de The FaceGym, avec des ‘workouts’ en studio ou en ligne et une esthétique proche de la salle de sport haute performance, ou dans un registre plus zen, la Française Sylvie Lefranc, professeure et auteure de plusieurs livres sur ce sujet, qui nous promettent jeunesse et fermeté sans passer par la case injection.
Beauté tokenisée
Quels usages beauté trouvera-t-on dans les mondes virtuels persistants ? Proposer des looks destinés à embellir nos avatars comme Dior Beauté et Nars sur Zepeto, la plateforme du géant coréen Naver, co-créer et / ou émettre des œuvres NFT chez Givenchy Parfums, L'Oréal Paris ou Clinique, développer des expériences immersives avec par exemple du live shopping virtuel… Tout reste à explorer, mais une chose est sûre : à l’instar de la mode, les noms de la beauté seront à l’avant-garde dans la conquête de ce nouvel ouest. Ainsi, selon CoinDesk, L'Oréal aurait déjà déposé 17 de ses marques dans la catégorie NFT et Métavers du WIPO (organisation mondiale de la propriété intellectuelle).